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Tempête du soir et méditation

 

Je voulais aujourd'hui entamer une nouvelle série d'articles sur ce blog, afin de vous accompagner sur votre chemin de parentalité. Et puis l'inspiration n'est pas venue, alors je suis rentrée chez moi pour passer du temps avec ma famille.

 

Cependant, la soirée s'est annoncée particulièrement houleuse pour mes enfants, et il était évident que ces semaines marquées par la canicule les avaient amenés à accumuler une fatigue extrême. Constatant qu'ils ne pouvaient plus gérer la moindre frustration ni même la moindre stimulation, j'ai compris que je devrais leur imposer de se coucher, contrairement aux autres soirs.

 

Évidemment, la crise ne s'est pas faite attendre, et je savais qu'elle était inévitable et même nécessaire pour rétablir l'harmonie dans leur corps et leur système nerveux, surchargés et à bout de ressources. Et comme les crises de mes enfants peuvent être particulièrement longues et intenses, j'ai progressivement senti la tension monter en moi.

 

Au bout de trente minutes de hurlements d'enfants et de tentatives de gestion de crise n'ayant aucun succès, j'ai senti la colère pointer le bout de son nez. J'ai pris conscience de la lutte qui s'installait et qui allait bientôt m'amener au bout de mes ressources de patience. J'ai pris conscience de cette colère qui risquait de me faire déraper.

 

Alors je me suis connectée à vous, vous les parents que j'accompagne lors de mes consultations. Oui j'ai pensé à vous, je me suis connectée à l'amour que vous portez à vos enfants et à votre courage de venir me parler de vos difficultés et de laisser jaillir vos émotions si douloureuses. J'ai pensé à vous, j'ai arrêté de parler, j'ai arrêté de lutter, j'ai respiré, j'ai ressenti.

 

Puis j'ai accompagné mes enfants dans leur chambre sans me formaliser de leurs protestations fracassantes, je les ai acceptées de tout mon cœur. Je me suis assise sur le sol de leur chambre en m'adossant à la porte pour la maintenir fermée, afin que mes enfants puissent rester avec moi à l'intérieur de cet espace protecteur. Mon fils ainé a rapidement retrouvé son calme et s'est allongé dans son lit. Mon fils cadet hurlait toujours, totalement submergé par ses émotions et inaccessible.

 

J'ai saisi cette occasion que mon enfant m'offrait et je me suis offert un temps de méditation. J'ai fermé les yeux, je me suis concentrée sur ma respiration, je me suis reconnectée à moi-même. Je me suis totalement ouverte à l'expérience qui s'offrait à moi, j'ai fait un peu de place à mes émotions. Et j'ai identifié ma peur, bien cachée quelque part au fond de moi, je l'ai accueillie avec bienveillance.

 

 

"Tiens, salut ma peur, tu es là. Je te connais bien, toi la peur que mes voisins finissent un jour par s'alarmer de ces hurlements d'enfants et se méprennent. Tu as le droit d'exister, je te trouves même bien légitime. Je t'observe, j'écoute ton message. Il me rappelle que ce qui compte pour moi est d'accompagner mes enfants avec bienveillance. C'est une direction de vie importante pour moi. Et maintenant, je choisis d'agir au service de cette direction de vie. Ma peur, tu as le droit d'exister et je choisis de ne pas te laisser prendre le contrôle de ma vie. Je choisis de te laisser repartir sans moi, je te dépose comme une feuille sur la rivière et je reste sur la berge.  "

 

 

Le calme est réapparu en moi, je ne cherche plus à contrôler quoi que ce soit, je profite juste du moment présent. Oui, je profite de ce moment de crise, aussi paradoxal que cela puisse paraître, car il me permet de me reconnecter à moi-même et à mes enfants. J'accueille et je m'enrichis.

 

Quelques minutes de méditation, et voilà que le grand s'endort et que les cris du petit se font moins stridents, que son corps s'apaise peu à peu. D'autres minutes passent et il se rapproche maintenant de moi, doucement, tout en continuant ses récriminations. Je ne bouge pas, je n'ouvre pas les yeux, je continue ma pleine conscience ressourçante.

 

Un petit corps se blottit membre après membre contre le mien, deux petites mains prennent les miennes et les placent contre le petit corps pour l'enlacer. Je ne fais rien, je me contente d'accepter et d'accompagner le plus légèrement possible ces mouvements inculqués par mon enfant. Ne surtout rien perturber, juste rester connectée.

 

J'accueille mon enfant, mon enfant qui parle doucement à présent pour me dire encore l'injustice ressentie, mon enfant qui fait tourner sa main dans mes cheveux comme à chaque fois qu'il a besoin de se ressourcer, mon enfant qui s'endort enfin dans mes bras en soupirant.

 

Dormez bien mes enfants chéris, merci de m'avoir montré ce chemin ce soir durant cette incroyable heure de tempête, merci de m'avoir permis de grandir avec vous. Je vous aime.

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Antoine Emilie (dimanche, 26 juillet 2015 16:07)

    Très joli texte, merci Maryam pour ce partage personnel :)

  • #2

    Delphine (lundi, 27 juillet 2015 12:27)

    Merci Maryam,
    Je suis très touchée par votre article, votre cadeau.
    A mon tour je penserai et me connecterai à vous, et à moi, lors de (l'éventuelle !) prochaine crise. :-)

Vous accompagner autrement,

accueillir vos émotions,

potentialiser vos ressources.

Maryam Roty

12 rue Gambetta

42000 Saint Étienne

06 76 00 21 38

N° ADELI : 42 93 0673 1

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